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Plan "Envie de Bordeaux"

  • Photo du rédacteur: Mickaël Baubonne
    Mickaël Baubonne
  • 5 sept.
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 sept.

Rue des remparts

Fiche projet

Constat

Atouts fragilisés, vitalité en danger

Le commerce bordelais est en difficulté et l’attractivité de la ville s’érode. Les chiffres sont alarmants : faillites en hausse, locaux vides qui se multiplient, fréquentation qui se tasse. Bordeaux n’a pas perdu ses atouts, mais elle n’arrive plus à les valoriser. Résultat : une ville qui donne moins envie d’y venir, d’y consommer ou d’y investir.

Des commerces en crise

Bordeaux dispose d’un tissu de 9 500 commerces, dont 75 % d’indépendants. Cette richesse est aujourd’hui fragilisée comme jamais. Les défaillances d’entreprises se sont envolées : +32 % d’ouvertures de procédures judiciaires, plus de 1 600 rien que sur les trois premiers semestres de 2024. Les liquidations suivent la même tendance, avec 114 commerces fermés au premier semestre 2024, soit plus du double qu’en 2019. La vacance commerciale atteint désormais 10,5 % des locaux, contre 6 % en 2021. C'est bien pire que la moyenne nationale, qui est de 7,7 %.

La responsabilité des pouvoirs publics engagée

Le problème n’est pas un manque d’attractivité mais un manque d’accompagnement de la part de pouvoirs publics. Les commerces bordelais sont minés par l’accès dégradé aux différents quartiers de la ville : tram et bus saturés, déplacements à vélo mal sécurisé (4,5 km de pistes cyclables seulement en 5 ans), trottoirs étroits ou mal entretenus sans réaction de la municipalité, recul de la voiture imposé brutalement sans alternative crédible. En parallèle, l’étalement urbain favorise les grandes surfaces périphériques, faciles d’accès et dotées de parkings immenses. L’insécurité, les difficultés à recruter à cause du nombre insuffisant de logements et la perte du "sens du beau" qui faisait de Bordeaux une balade incontournable aggravent la situation. Pis encore, certaines décisions fragilisent directement le commerce bordelais : des travaux lourds pour des équipements dont l’utilité n’a jamais été démontrée — comme ceux de l’été 2025 autour de la Porte de Bourgogne pour créer les lignes E et F de tram — paralysent le centre sans apporter de solution durable. Et, alors que ces travaux comme ceux concomitants sur le pont de pierre étaient annoncées depuis des années, ni la municipalité ni la Métropole n'ont su anticiper pour être en mesure d'accompagner les commerçants lourdement impactés. La décision prise par Pierre Hurmic d'éloigner les paquebots en aval pourrait encore accentuer la crise. Les croisières génèrent plus de 1,5 M€ de dépenses directes (sans compter les membres d'équipage) et 73 % des passagers disent avoir choisi leur voyage pour l’escale au coeur de Bordeaux. 44 % des passagers déclarent également qu'ils auraient moins voire pas dépensé du tout si l'escale avait été localisée à l'extérieur du centre-ville. Priver les commerçants de tout ou partie de cette manne financière est un luxe et un risque que l'on ne peut se permettre.

Une ville qui a perdu son souffle

L’animation du centre s’est effondrée. Les grandes fêtes populaires qui donnaient de la fierté aux Bordelais et attiraient de loin ont disparu ou se sont essoufflées : la Fête du Fleuve a été abandonnée en 2020 au profit de la Fête du Vin, organisée chaque année jusqu’à l’épuisement. Résultat : en 2026, Bordeaux se retrouvera sans grand rendez-vous ! Les épicuriales aussi ont disparu alors qu'elles contribuaient à faire de Bordeaux une ville festive et dynamique. Bordeaux ne s'est pas non plus saisie d'opportunités qui auraient pu s'ouvrir à elle. Alors qu'elle a candidaté pour être Capitale européenne de la Culture en 2013, elle ne s'est pas positionnée pour le devenir en 2028. Ce genre de grande manifestation représente pourtant toujours une occasion majeure de faire avancer les projets locaux, notamment d'infrastructures, en fédérant et en mobilisant les acteurs locaux et nationaux. Même la simple candidature permet de faire bouger les choses. Par exemple, la candidature de Bordeaux pour le titre de Capitale européenne de la Culture a permis d'aboutir enfin sur le dossier d'une grande salle de spectacle. Le maire a aussi renoncé à accueillir la Maison du dessin de presse pour ne pas tout concentrer à Bordeaux. En voulant mettre en avant Angoulême ou Saint-Just-le-Martel, Bordeaux a finalement fait le jeu de Paris, où cette maison sera implantée ! Pierre Hurmic ne cesse de marquer contre son camp. Partager des moments collectifs, faire vibrer la ville, donner envie de la découvrir, de la redécouvrir et de la fréquenter, c'est au coeur de ce plan "Envie de Bordeaux". Sans ce souffle, c’est tout l’écosystème économique, culturel et social qui s’étiole.


Besoins

Réenchanter Bordeaux

Bordeaux doit redevenir une ville qui attire et qui séduit. Une ville où l’on a envie de flâner, de consommer, d’investir, mais aussi de se retrouver pour partager des moments de convivialité et de fierté collective. Il faut réenchanter Bordeaux.

Cela suppose :

  • de réinventer l’accessibilité : rendre l’hypercentre et les quartiers facile, rapide et agréable d’accès, en particulier grâce aux alternatives à la voiture.

  • de stopper l’étalement urbain et de renforcer plutôt la vitalité des quartiers bordelais.

  • de retrouver le goût du beau et du festif : faire du centre de Bordeaux un lieu vivant, animé, où l’expérience se renouvelle chaque saison.

  • de valoriser les labels qui rassurent et qui attirent, pour séduire de nouvelles clientèles.


Solutions

Une philosophie simple : redonner envie

L’attractivité n'est une menace si elle est bien accompagnée. Lorsqu'elle l'est, elle est au contraire une chance exceptionnelle. Bordeaux doit redevenir cette ville qu’on choisit avec plaisir : pour s’y installer, pour y passer du temps, pour y revenir encore. Cela exige un cap clair : un cadre de vie plus accueillant, des déplacements plus faciles, et des expériences nouvelles qui nourrissent la fierté des habitants et attirent les visiteurs. C’est cette envie qui crée l’énergie, fait vivre nos commerces, stimule notre économie et alimente notre vie culturelle.

Un cadre urbain attractif

La vitalité commerciale commence par un cadre de vie agréable et accessible :

  • Relancer la construction en cœur de métropole, en assumant l’attractivité de Bordeaux. Cela permettra d'augmenter le nombre de clients potentiels à proximité immédiat des commerces tout en apportant des réponses aux difficultés de recrutement rencontrées par certains commerçant.

  • Rationaliser les financements métropolitains vers les territoires voisins. Trop souvent Bordeaux et la Métropole financent des infrastructures qui alimentent un modèle qui joue contre elles : l'étalement urbain. Principales intéressées, les autres intercommunalités en profitent mais ne participent jamais. Le paradoxe est insupportable : les contribuables métropolitains sont mis sous pression pour payer des équipements facilitant leur départ. Zones d'activités, grandes surfaces et lotissements fleurissent au bord de la métropole, contribuant à la saturation des services et équipements métropolitains mais pas au financement de leur création, de leur exploitation et de leur renouvellement.

  • Lancer un plan trottoirs. Il s'agit de rénover les trottoirs, de garantir les continuités piétonnes en aménageant notamment des trottoirs traversants. Cela assure l'accessibilité de toutes et de tous aux commerces de la ville.

  • Lancer un plan ombre. Bordeaux souffre l’été. Végétaliser, installer des ombrières ou des dispositifs esthétiques comme les "ciels de rue" permet d’offrir de la fraîcheur, de prolonger la durée des promenades, et d’apporter une touche visuelle attractive. C’est à la fois une réponse climatique et une expérience urbaine.

Des déplacements facilités

On ne peut pas avoir une ville et des commerces dynamiques si l’on ne peut pas y accéder facilement. Bordeaux doit redevenir une ville où venir consommer, travailler ou se divertir est facile et agréable.

  • Créer la passerelle Quinconces–Bastide (🔎 Voir la fiche projet) : elle symbolise un centre-ville ouvert sur deux rives, en reliant directement les deux cœurs urbains. Pour les piétons et les cyclistes, c’est une solution rapide, gratuite et permanente pour traverser la Garonne, qui s'avère en plus moins coûteuse et plus fiable que les BATO.

  • Étendre le tram D vers l’Arena : cette extension permet de capter les flux du sud-est de l’agglomération, aujourd’hui peu concernés par le réseau lourd de transport en commun, et d'amener les usagers directement vers le centre et la gare. C’est une mesure de court terme produisant ses effets rapidement.

  • Lancer le métro (🔎 Voir la fiche projet) : c’est un signal fort. Ce projet porte en lui-même un message d'enthousiasme et d'optimisme : "Bordeaux croit en son avenir". À court terme, il redonne confiance aux commerçants et aux investisseurs. À moyen terme, c'est la seule solution pour vraiment désaturer le réseau de transport en commun, pour libère de l’espace pour les piétons et cyclistes et pour végétaliser la ville. Par sa fiabilité, son confort, sa rapidité, sa fréquence, il fluidifie l’accès au centre. Le déplacement n'est plus une corvée : mieux, il contribue à l'expérience de la ville grâce à l'aménagement des stations (monumentalité, art et culture) !

Une expérience urbaine renouvelée

Redonner envie de Bordeaux ne se joue pas uniquement sur l’accessibilité : il faut aussi que chaque visite soit une expérience. Cela suppose d’animer, de surprendre, de faire vibrer la ville.

  • Animer les rues toute l’année : Chaque hiver, les décorations de Noël prouvent leur efficacité : elles transforment l’espace public, attirent des foules de curieux et conforte le dynamisme commercial de Bordeaux. Pourquoi réserver cet effet "waouh" à une seule saison ? Nos propositions visent à recréer cette magie toute l’année : ombrières estivales, "ciels de rue" colorés et "instagrammables", installations artistiques ou copies d’œuvres de nos musées dans l’espace public (pour donner envie ensuite d'aller les voir directement au musée). Autant d’occasions de surprendre, d’émerveiller et surtout de donner envie de revenir en ville et dans les quartiers, quelle que soit la période.

  • Retrouver de grands événements populaires : la Fête du Vin et la Fête du Fleuve doivent renaître dans une alternance pensée pour éviter l’essoufflement. Elles sont des vecteurs de convivialité et d’attractivité : elles donnent envie de venir de loin et de consommer sur place. Nous avons aussi la chance exceptionnelle d'avoir une immense place au coeur de la ville qui doit accueillir davantage d'événements, en dehors de la Foire aux plaisirs et de la brocante. Elle pourrait par exemple être le lieu de grandes manifestations sportives (padel), qu'il faut soutenir résolument.

  • Inventer de nouveaux rendez-vous : par exemple un « Pont musical », qui relierait les deux rives par un grand événement culturel, à l’image de festivals emblématiques ailleurs, en s'appuyant sur les acteurs bordelais (ONBA par exemple).

  • Accompagner la mutation des commerces : soutenir la diversification des usages, la transition numérique, la montée en gamme de l’expérience client. C’est un levier indispensable pour que les indépendants, qui font l’âme de Bordeaux, puissent résister aux grandes enseignes périphériques.

  • Valoriser les labels : chercher de nouveaux labels comme Toutourisme ou mieux exploiter Tourisme & Handicap, c’est attirer des publics nouveaux, fidéliser des clientèles exigeantes et donner une image inclusive, moderne et accueillante de Bordeaux.

Porter Bordeaux sur la scène internationale

Réenchanter Bordeaux, c’est aussi lui redonner une place dans le monde. Nous proposons de candidater à l’organisation d’une Exposition universelle à l'horizon 2035-2040 sur le thème : "Océan, mondes en équilibre". Cet événement ferait de Bordeaux la capitale mondiale d’un débat majeur : comment tirer parti des opportunités offertes par l’océan tout en préservant ses équilibres et en affrontant les menaces qu’il recèle. Cette ambition culturelle, scientifique et environnementale s’ancre dans notre histoire : Bordeaux, port atlantique, ville du commerce (vin, outre-mer, mais aussi mémoire du commerce triangulaire), carrefour des cultures. Elle correspond aussi à nos défis contemporains : montée des eaux, recul du trait de côte, adaptation climatique. Une telle candidature serait un formidable levier d’attractivité, d’innovation et de fierté collective pour Bordeaux, en mobilisant ses atouts scientifiques, universitaires, culturels et économiques autour d’un projet porteur de sens et universel. Grâce au soutien plus marqué de l'État, elle accélèrerait la réalisation d'équipements structurants, comme le métro, qui pourrait être inauguré au même moment.

Le renouvellement de l'expérience de la ville, la simplification des déplacements et l'amélioration du cadre urbain répondent à la même conviction : si Bordeaux redonne envie, alors le commerce et l’économie retrouveront un souffle nouveau.

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