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Passerelle Quinconces-Bastide

  • Photo du rédacteur: Mickaël Baubonne
    Mickaël Baubonne
  • 14 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 sept.

Passerelle
Passerelle Quinconces-Bastide
Fiche projet

Constat

Une connexion entre les deux rives toujours fragile

Bordeaux a amorcé depuis vingt ans un mouvement de reconquête de ses deux rives. Mais les infrastructures actuelles restent insuffisantes pour accompagner l’évolution des usages, le développement urbain et les mobilités de demain.

Des progrès réels, mais des points faibles persistants

Le tramway a largement contribué à reconnecter les deux rives de la Garonne, tout comme la construction des ponts Chaban-Delmas et Simone Veil, qui ont permis de multiplier les points de franchissement. Ces efforts ont indéniablement amélioré la situation, mais ils laissent persister un déficit de liaisons au cœur de la ville.

La situation est d'autant plus alarmante que le pont de pierre reste le seul franchissement central de la Garonne. Or, cette infrastructure est extrêmement vulnérable : les restrictions d'accès pendant trois étés consécutifs ont révélé sa fragilité. À chaque fois, ce sont cyclistes, des piétons et des usagers des transports en commun qui en pâtissent, avec des conséquences directes pour les habitants et les commerçants.

Un centre-ville enfermé sur la rive gauche

De nouveaux logements et des équipements y fleurissent sur la rive droite. La Bastide connaît une croissance démographique et urbaine rapide de sorte qu'il s'agira bientôt du quartier le plus peuplé de Bordeaux. Pourtant, la Bastide demeure en marge de l’hypercentre bordelais, encore circonscrit à la rive gauche. Le traitement de la question du déplacement des paquebots par la majorité actuelle l'a encore démontré : le principal attrait de la rive droite serait qu'on y prend de belles photos de la rive gauche !

Malgré le développement de pôles culturels et touristiques majeurs comme Darwin, la Garonne agit encore comme une frontière symbolique. Pourtant, Bordeaux a tout à gagner à faire évoluer cette géographie : ouvrir son centre-ville des deux côtés du fleuve, c’est reconnaître la Bastide comme partie intégrante de la centralité urbaine, et non plus comme une périphérie de proximité.

Une passerelle pour combler un vide

Le métro, en desservant la rive droite, apportera une réponse rapide et structurante pour les flux métropolitains. Mais il ne suffira pas à mailler le territoire de berge à berge, ni à répondre aux besoins quotidiens de déplacements de proximité. Par ailleurs, les BATO (ex Bat3) ne peuvent pas répondre à ces besoins alors que leur coût d'exploitation est vertigineux : chaque voyage à bord coûte à la collectivité près de 17 fois plus cher qu'un voyage en tramway ! En plus, les horaires et les fréquences des BATO ne pourront jamais être suffisamment attractifs pour offrir une véritable solution à la nécessité de connecter les deux rives.

C’est précisément le rôle que doit jouer la passerelle que nous proposons, dans l’axe de la rue Esprit-des-Lois : créer un lien solide, permanent, apaisé, au cœur de Bordeaux, exclusivement réservé aux piétons et cyclistes. Ce projet vient compléter l’armature métropolitaine, soulager les ponts existants, et donner corps à une ville plus fluide et plus équilibrée.


Besoins

Relier, apaiser, rééquilibrer

Pour accompagner l’évolution de la ville, répondre à l’urgence climatique et améliorer concrètement le quotidien des habitants, Bordeaux a besoin d’une nouvelle génération d’infrastructures de franchissement adaptées aux mobilités douces.

Créer un lien direct, fluide et permanent entre les deux rives

Les habitants de la rive droite, les usagers du tram A ou les cyclistes venus des quais doivent aujourd’hui composer avec des parcours fragmentés, parfois peu agréables, souvent longs. Une passerelle dans l’axe Esprit-des-Lois offrirait un franchissement de centre-ville, sans rupture, continu et fiable, accessible à toutes et à tous, en toute circonstance.

Répondre aux attentes d’une ville plus apaisée

L’essor des mobilités douces appelle des infrastructures dédiées. Or, les ponts actuels sont soit congestionnés, soit inadaptés. Une passerelle exclusivement réservée aux piétons et aux cyclistes permettrait de fluidifier les déplacements, réduire les conflits d’usage et libérer l’espace public, en particulier sur les quais.

Rééquilibrer l’espace urbain et territorial

Les habitants de la rive droite doivent pouvoir accéder facilement aux services, commerces, établissements scolaires et lieux culturels du centre-ville. Ce projet renforce l’égalité d’accès à la ville et participe à corriger le déséquilibre historique entre les deux rives, en valorisant la rive droite sans concentrer davantage de flux sur le pont de pierre.

Offrir une alternative quotidienne à la voiture

Le métro répondra aux grands flux, mais pour les déplacements de courte distance – domicile-travail, loisirs, achats – il faut proposer une solution douce, disponible à toute heure, gratuite et agréable. La passerelle répond à ce besoin de mobilité douce, de proximité.

Cela permettra de conforter la marche comme le mode de déplacement privilégié par les Bordelaises et les Bordelais alors que 42 % des déplacements dans la ville de Bordeaux s'effectuent déjà à pied (seulement 6 % à Copenhague !).

Relever le défi environnemental et sanitaire

Favoriser la marche et le vélo, c’est réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la qualité de l’air, préserver la santé publique et lutter contre les nuisances sonores. En ville, ce sont ces infrastructures simples mais structurantes qui permettent d’ancrer durablement les changements de comportement.

La passerelle devra être suffisamment légère pour n'avoir pas besoin d'ancrages nombreux dans le lit du fleuve, ce qui évitera de perturber l'écoulement de la Garonne.


Solution

Un franchissement simple, direct et accessible

La création d’une passerelle piétons-vélos dans l’axe de la rue Esprit-des-Lois constitue une réponse concrète, réaliste et inspirante aux défis des mobilités à Bordeaux. Elle incarne une vision d’une ville apaisée, accessible et tournée vers l’avenir.

Une passerelle sobre, élégante et fonctionnelle

Longue de 350 mètres, la passerelle Quinconces-Bastide reliera directement les quais de la rive gauche à la rive droite. Sa largeur de 5 mètres permettra une cohabitation confortable des cyclistes et des piétons, qui resteront prioritaires. Une pente douce assurera son accessibilité à toutes et à tous.

Sa localisation ne met pas en péril l'accueil de grands navires au coeur de Bordeaux, qui pourront toujours accoster aux Quinconces.

Une insertion urbaine soignée

Son design sobre et incurvé s’intégrera harmonieusement dans le paysage bordelais, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Aucun pylône ni hauban ne viendra perturber la vue. Des matériaux durables (acier, bois, béton léger) seront privilégiés.

Un coût raisonnable pour un calendrier réaliste

Le coût estimé de cette passerelle est de 20 à 25 millions d’euros, au regard des projets réalisés ailleurs, sur d'autres fleuves comme le Rhin ou la Loire. Ce coût est à mettre en rapport avec les nombreux bénéfices attendus. Les études peuvent en effet débuter dès 2026, pour une livraison de la passerelle à l'horizon 2030. Elle constituera alors un nouveau repère urbain et un signal fort d’un Bordeaux plus fluide, plus équilibré et plus apaisé. Pour rappel, un seul "BATO" coûte 2,5 millions d'euros et leur exploitation plus de 2 millions supplémentaires chaque année. Pour ce prix, le franchissement de la Garonne reste payant, limité à certaines heures, avec des aléas, quand la passerelle Quinconces-Bastide offrirait un franchissement gratuit, accessible 24h/24, 7j/7.

Avec ce projet, Bordeaux Nouvelle Voie répond à un besoin simple : permettre à toutes et tous de traverser la Garonne rapidement, à pied ou à vélo, sans détour, sans contrainte, sans dépendre d’un pont surchargé ou d’un horaire de transport. Elle contribuera à mieux relier les deux rives, pour faire enfin de Bordeaux une ville facile à vivre.

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